Ils ne courent pas le 100 mètres mais peuvent parcourir des milliers de kilomètres chaque année. Tels des sportifs de haut niveau, les vins ont la possibilité de participer à des concours à travers le monde pour décrocher des médailles qui trôneront sur leurs étiquettes. Comme des rock stars, ils attendent également l’article du grand magazine qui fera d’eux une vedette. Comment fonctionnent ces systèmes de récompenses ? Explications.
Au commencement, il a une décision. Celle du producteur, de la cave coopérative ou du négociant d’inscrire son (ou ses) lot(s) de bouteilles à une ou plusieurs compétitions françaises ou étrangères. En France, on compte une centaine de concours. Parmi les plus prestigieuses, citons celles de Mâcon, challenge de Blaye, Bordeaux, Paris, ainsi que Bruxelles, Décanter en Angleterre ou Challenge au Japon, sans parler des nombreux « championnats » chinois.
Cependant, seules celles de Paris et Bordeaux viennent directement prélever un échantillon chez les vignerons, les autres permettant aux professionnels d’envoyer eux-même leur(s) échantillon(s). Impossible ou presque de tricher dans ce cas… Autre obligation du concours parisien : ne présenter que ses deux derniers millésimes. Si ce dernier montre un caractère très strict, ce n’est pas le cas de toutes les compétitions, toutes disposant de leur propre règlementation.
Après l’inscription, il n’y a plus qu’à attendre que le concours se tienne et à croiser très fort les doigts ! Chaque table composée de professionnels du vin (producteurs, négociateurs, courtiers, sommeliers, dégustateurs privés, etc.) devra noter une quinzaine d’échantillons. De ce chiffre dépendra la « couleur » de la médaille : bronze, argent, or. Ainsi, plusieurs crus pourront prétendre à l’or. Dans la mesure où il ne s’agit pas d’une « science exacte », plus le lot obtiendra de médailles aux différents concours, moins on pourra parler de chance ou de hasard…
Les heureux vainqueurs se verront « offrir » la possibilité de faire figurer le macaron de leur victoire sur leur étiquette. Mais attention au retour de la médaille ! Cette mention est la plupart du temps payante et oblige le producteur à verser une centaine d’euros maximum… par bouteille ! Bien que la note puisse être salée, les distinctions peuvent être un énorme coup de pouce pour la vente. Ainsi, le marché japonais ne recherche que des médaillés d’or et les magasins d’état d’alcool canadiens exigent une note minimum pour permettre de répondre à un appel d’offre.
Notez que les concours ne sont pas que l’unique voie pour promouvoir son vin. Les grands médias ou le guide Hachette peuvent également être un excellent tremplin. Dans le monde, ce sont les notes des grands magazines américains qui font la réputation d’un vin. Décrocher un papier positif dans le Wine Spectator ou le Wine Enthusiast vaudrait toutes les médailles d’or du monde…
Et puis il y a les acheteurs qui se soucient peu des récompenses dont le choix dépendra simplement du nom d’un grand domaine, d’un cru connu ou des conseils d’un caviste éclairé… Il faut de tout pour faire le monde du vin !
Au Château Suau, nous avons eu tout de même l’extrême fierté de décrocher la médaille d’or à la Sélection Mondiale des Vins Canada en 2012 et 2013, au Challenge International du Vin Blaye en 2012 et 2013, au Concours des Vins d’Aquitaine en 2005 et 2013, ainsi que d’apparaître à de nombreuses reprises dans le guide Hachette.
Et vous, qu’est ce qui vous pousse un acheter un vin ou un autre ? Les journalistes et/ou les médailles influencent-ils votre choix ?
Solene Duclos
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