Si vous suivez notre blog depuis quelque temps, vous devez savoir que la vie de vigneron est complexe dans la mesure où elle implique sans cesse de faire des choix, dans tous les processus de la fabrication du vin : que ce soit dans les chais ou encore dans la vigne. De nombreux paramètres peuvent être ajustés tout au long de l’année et il en est ainsi dans la vigne, comme lors de la taille.
En effet, il existe plusieurs méthodes de taille dans le monde entier, chaque région possédant sa particularité, en fonction de ses cépages et des vins qui sont souhaités.
Au Château Suau, nous appliquons la taille en Guyot double, méthode dite Poussard.
Avant d’entrer, dans le vif du sujet, il convient d’expliquer le fonctionnement de la taille. Cette période est la plus longue dans les travaux de la vigne et s’étale sur plusieurs mois, selon la taille du domaine viticole. Elle succède aux vendanges, lorsque les feuilles sont tombées et que la vigne se repose. Au Château Suau, nous commençons en novembre, pour finir en février.
Pourquoi tailler la vigne ?
Tout d’abord, il vous faut comprendre que la vigne est une sorte de liane qui, laissée à l’état sauvage aura tendance à s’étendre partout où elle pourra, en rampant. Difficile d’envisager une culture efficace dans ces conditions ! Il faut donc la cadrer et lui permettre de coexister avec ses soeurs. En taillant, nous préparons les sarments (tiges de la vigne) à pousser dans un certain sens, celui que nous souhaitons.
Aussi, la vigne ne produit du raisin que si elle suffisamment vigoureuse et donc restreinte dans l’espace : nous ne trouverons des raisins que sur des bois de deux ans, sur lesquels auront poussé des rameaux sur une seule année. Nous taillons donc pour avoir des raisins de bonne qualité (et donc des vins), en régulant leur nombre.
Quel type de taille ?
Comme nous en parlions plus haut, nous avons adopté la technique du Docteur Guyot, dite Poussard. Dans tout notre vignoble nous avons implanté, dans chaque rang, des fils de palissage pour que la vigne s’y aggripe, ce qu’elle fait très bien si on lui en donne les moyen. Pour ce faire, nous réalisons une taille en “V” du ceps. Nous laissons deux baguettes (appelées astes) seulement partir à sens opposé. Nous le coupons en laissant 8 ou 9 bourgeons. Les autres côts sont coupés presque à raz, mais pas tout à fait : nous laissons un ou deux bourgeons. Cette technique est coûteuse en temps mais appréciable pour plusieurs points. Elle est utilisée pour les ceps que nous avons, c’est à dire les plus vigoureux et fructifères, sans nous empêcher de récolter des grappes de première qualité. Cette taille va former la vigne et permettre à nos machines de passer entre les rangs.
Il existe d’autres type de taille, tels que la simple Guyot où il suffit de laisser une seule aste. Dans le Beaujolais, il est utilisé la taille en gobelet, où ils s’affranchissent de fils de palissade : le cep présente quatre ou cinq branche qui pointent vers le ciel, en taille courte. Une technique amenée par les romains. Eh oui, ce sont parfois des techniques plusieurs fois centenaires qui sont encore utilisées !