Mon bio château, roi de Gironde, que j’aime ta verdure. Quand par l’hiver, bois et guérets, sont dépouillés de leurs attraits, tu gardes ta parure.
Il était une fois un château embrassé par un vaste de domaine de 82 hectares. Posté au sud du village de Capian, à 35 km de Bordeaux, ce château était né sous une bonne étoile. Nul doute que ses marraines s’étaient penchées sur son berceau pour le doter de ce cadre exceptionnel et de ces vignes à perte de vue.
Posté au sommet de la propriété, un réseau d’approvisionnement en eau prenait soin de chaque grappe de raisin. Grâce à ce trône élevé à 100 mètres de la terre, les fruits pouvaient ainsi se développer dans des conditions privilégiées.
Les propriétaires avaient ainsi réussi à développer 5 000 vignes par hectare dédiées au Sauvignon blanc et aux variétés de Sémillon et 7 000 vignes par hectare réservées aux vins rouges afin d’obtenir des raisins en petite quantité, mais riches en saveurs. Grâce au travail de toute l’équipe, le Château était ainsi parvenu à produire 7 hectares de vins blancs et 58 de rouges et rosés.
D’autres arbres indigènes avaient pris leur quartier au cœur de la propriété en vue de maintenir la biodiversité de cet immense « jardin » et d’entretenir un équilibre entre les zones sauvages et les parcelles cultivées.
Racheté en 1986 par ses actuels propriétaires, le Château Suau avait décidé en 2008 de faire la part belle au vin biologique. Après des années de travail et de développement, le château avait réussi sa mission en 2014 : remplir chaque bouteille d’un breuvage bio.
Chaque nectar devait ainsi être élaboré à partir de raisins traités sans pesticides. Cette philosophie était née de la volonté des châtelains de protéger la santé des employés du domaine mais aussi préserver la faune et la flore environnante.
Un défit parsemé d’embuches de toute sortes, l’une des deux contraintes majeures de la viticulture biologique étant la gestion des maladies cryptogamiques. Deux produits minéraux – le cuivre et le soufre – permettent de lutter contre les maladies endémiques de la vigne à la place des pesticides chimiques.
Deuxième challenge et pas des moindres : repenser la gestion des sols et des « mauvaises herbes » afin d’améliorer l’activité biologique du sol, offrir une alimentation équilibrée pour la vigne et améliorer la stabilité structurale du sol en vue de diminuer les risques d’érosion.
Tous ces obstacles et difficultés n’auront jamais eu raison de la motivation et de la détermination de l’équipe soudée du Château Suau. Et son savoir-faire de s’illustrer dans chaque bouteille, chaque verre, chaque gorgée que vous dégusterez.
Et ils vécurent heureux, vécurent de leurs compétences, développèrent leur savoir-faire et eurent beaucoup de cuvées tout au long des années !
Solene Duclos
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