Il est l’heure de se réveiller ! C’est ce que doit certainement la nature à toutes les plantes et donc, à notre vigne. Fini l’hibernation qui l’occupait depuis plusieurs mois, elle a repris des forces, a une toute nouvelle coupe, adaptée à sa morphologie pour l’aider à grandir. Maintenant, elle est prête à se montrer sous son meilleur jour, pour les 6 prochains mois. Pour le vigneron, il est temps de sortir de ses chais et retourner prendre des nouvelles de sa protégée. Ce début de saison, va grandement l’occuper, mais il lui faudra travailler au rythme de la vigne qui s’éveille et surveiller sa croissance timide, mais délicate. Passons en revue ses différents travaux, en début de cette saison.
Tout le monde dehors !
Après avoir chouchouté le millésime précédent pendant plusieurs mois, le vigneron peut sereinement retrouver ses vignes, son vin s’élevant tranquillement : il n’a plus trop besoin de lui. Attention à le surveiller tout de même, du coin de l’œil.
Retour dans les vignes, donc. Il est temps d’effectuer les premiers travaux de l’année au cœur de son vignoble, et réparer les dégâts de l’hiver. En premier lieu, il s’agit de planter de planter de nouvelles parcelles (la plantation) et de remplacer les ceps morts durant l’année précédente, par de jeunes pousses (la complantation). Un coup de balai, en somme, pour repartir sur de bonnes bases. Les vignerons les plus tardifs finissent de tailler la vigne et, dès que cela est fini, c’est l’heure du pliage : cela consiste à attacher l’aste, le seul sarment non coupé lors de la taille précédente, au fil de fer qui parcourt tout le rang de vigne. On en profite aussi pour effectuer ce que l’on nomme le calage : accrocher le cep au fil pour qu’il puisse pousser droit.
Pour le vigneron, il est d’ailleurs l’occasion de s’assurer que le fil de fer est bien tendu, pour supporter le poids de la vigne qui va venir s’y accrocher. Il plante les piquets de début et fin de rang, qui soutiennent les fils.
Protéger la vigne encore fragile
A cette période de l’année, la vigne est encore fragile, surtout où au moment où elle “débourre”, c’est à dire lorsque les feuilles sortent de leur cocon de coton. A ce moment précis, c’est le branle-bas de combat : il est indispensable pour le vigneron de traiter rapidement sa vigne de fongicides, une lutte contre les champignons redoutables que sont le mildiou et l’oïdium. Sans cette précaution, c’est toute la récolte du futur millésime qui est en jeu. C’est le début d’une longue saison qui s’annonce pour le vigneron. Il passera le plus clair de son temps au milieu de son vignoble pour être au plus proche de ses vignes. Au mois de mai, il effectuera une tâche appelée “épamprage”, où il arrachera les tiges inutiles à chaque cep de vigne. Il lui faudra aussi prêter une attention à son vin, dans son chai et le goûter fréquemment pour suivre son évolution. Dans la région de Bordeaux, celui-ci suivra normalement un élevage en barrique plus ou moins long. Il faut donc que le vigneron veille à ce que tout se déroule normalement.
Nous verrons bientôt la suite des travaux au printemps, car ceux-ci sont multiples au fur et à mesure que la saison commence.