Aujourd’hui, la viticulture biologique est plutôt bien organisée avec des labels délivrés dans des conditions précises, détaillées dans des cahiers des charges élaborés. Mais, si aujourd’hui parler de vin bio est devenu normal, il n’en a pas toujours été ainsi. C’est vrai, d’où vient la viticulture biologique et quand est-elle apparue ? Retraçons l’histoire de ces labels qui ont le vent en poupe, ces dernières années.
Histoire de la viticulture bio
La naissance de ce mouvement aujourd’hui planétaire et labellisé, à notre échelle, par l’Union Européenne, est né en Allemagne aux alentours de 1920. Il s’agit d’une réaction massive contre l’utilisation de pesticides dans l’agriculture. En 1927 naît d’ailleurs le premier label “Demeter”, existant encore aujourd’hui. A cette époque, un certain Rudolf Steiner pose les principes d’une agriculture sans produit chimique qu’il appelle “biodynamique”. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, les recherches dans ce sens s’accentuent aux quatre coins de l’Europe afin de mettre en pratique cette agriculture plus raisonnée. Mais après cette période trouble, une nouvelle ère de production s’impose : il s’agit de produire plus en mécanisant au maximum le travail. Les produits de synthèse sont tout de suite adoptés, assurant peu de pertes, moins de travail et plus de rendement.
En France, ce n’est qu’en 1980 que l’on commence à reconnaître ce type d’agriculture bio, en la nommant toutefois “agriculture n’utilisant pas de produits chimique de synthèse”. L’année 1985 voit la naissance du premier logo bio, amenant avec lui une volonté de fédérer. En 1991, l’Europe encadre la production bio, mais le vin n’est concerné qu’au niveau de la culture du raisin. On parle alors de vin “issus de l’agriculture biologique”. En d’autres termes, le raisin devait être cultivé selon un cahiers des charges bio, mais une fois rentré dans le chai, la règle des vins conventionnels s’appliquait. On ne pouvait donc pas réellement parler de vin bio à l’époque. Mais la réforme de la PAC en 1992 va être un moteur profond de la conversion de nombreux agriculteurs, grâce aux aides qui vont être allouées pour assurer ce passage.
Il faudra attendre 2012, pour qu’un cadre soit posé concernant la vinification biologique. A partir de ce moment là, on peut réellement parler de vin bio, puisque toutes les étapes de la production sont régies par des lois distinctes.
Aujourd’hui, la production de vin biologique est très encadrée, de nombreux organismes de certification (Ecocert, Qualité France, Ulase…) se chargent de contrôler les exploitants de vignes bio. En contrepartie, les vignerons peuvent utiliser la mention “Vin Biologique” ainsi que le logo.
Il est intéressant de voir comment la motivation de certains pour avoir une agriculture plus raisonnée et propre a réussi à provoquer des mouvement politiques. Ces derniers ont su insuffler (par des aides notamment) une impulsion à la conversion qui ne cesse de croître. Aujourd’hui, la France est le troisième producteur mondial de vin bio, derrière l’Espagne et l’Italie. Ils représentent à eux trois près de 73% de la production mondiale de vins bio. Il est possible d’envisager que ce mouvement ne s’arrêtera pas aux portes de l’Europe et que les vins du nouveau monde vont le rejoindre. Affaire à suivre !