Si l’on vous parle de Bordeaux, fort à parier que l’une des premières images à s’afficher dans votre tête sera celle d’une parcelle de vignes en été et d’une bonne bouteille à déboucher ! Car c’est un fait, Bordeaux s’est façonnée au fil des années une place de choix : celle de capitale du vin. Si la Gironde n’est pas seule région à endosser ce rôle en France et dans le monde, elle est reconnue du monde entier. Comment est-elle parvenue à se hisser sur le podium ? Retour sur 2000 années d’histoire en deux parties.
Dès le départ, celle qu’on appelait jadis Burdilaga avait déjà quelques atouts… Bénie des dieux – ou tout au moins de Bacchus ! – la cité a hérité d’un ciel et d’un sol des plus favorables avec à la clef, un climat et une géologie propices à l’épanouissement des vignobles.
L’histoire du vin débute timidement en 56 av. JC lors des conquêtes romaines. A l’époque, la boisson est loin de couler à flot. Il faudra attendre l’importation du cépage de la biturica pour que les vignes commencent à coloniser Bordeaux. Du 1er au 4ème siècle, le breuvage s’impose peu à peu à l’intérieur de la ville et dans sa périphérie.
Et Bordeaux de se transformer peu à peu en une cité du vin qui touche de plus en plus d’activités, de l’art à l’économie en passant par le commerce.
La success story s’interrompe pendant 500 ans en raison de multiples invasions. Le vin doit son salut au développement de la population, aux périodes d’accalmie et au Christianisme. Le sang du Christ, c’est lui !
Peu à peu, les vignes prennent leur quartier dans les Graves, le Médoc et l’Entre-Deux-Mers. C’est un mariage qui va donner un gros coup de pouce aux vins Bordelais… celui d’une femme du « pays » et d’Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre au XIIème siècle. Grâce aux beaux yeux d’Aliéanor d’Aquitaine, une alliance est savamment orchestrée par les bordelais qui ont le monopole du marché anglais.
C’est le début d’une belle histoire pour Saint-Émilion, Cadillac, Fronsac, ou Saint Macaire pour ne citer qu’eux. Une réussite qui se poursuit au 17ème siècle grâce aux Hollandais qui réclament du blanc et des vins plus foncés que les « Clairet » des Anglais. Les cépages n’en finissent plus de gagner du terrain girondin.
Face à ce phénomène, la profession s’organise. On parle désormais de « classements » et de « crus » en attendant le classement officiel des grands vins qui voit le jour en 1855. Une liste qui n’a depuis jamais bougé…
La suite dans un prochain épisode.
Solene Duclos
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