Il est des métiers que personne ou presque ne connait. C’est le cas de celui de Jean-Luc Sylvain. A la tête de la tonnellerie Sylvain depuis bientôt 30 ans, le bordelais de 57 printemps a accepté de nous parler de son métier, de son parcours et de ses conseils pour un jour peut-être faire la même brillante carrière que lui…
En quoi consiste votre métier de tonnelier ?
Jadis, cela consistait à faire un contenant. Aujourd’hui, le vin est transporté d’une autre manière, dans les bouteilles, les citernes ou les cuves. Notre travail est donc de sélectionner les forêts puis les arbres pour fabriquer les barriques. En fonction des différents goûts de ce « matériel végétal », on confectionnera des barriques spécialisés pour tel ou tel cru, afin d’élever le vin rouge et vinifier le vin blanc. Notre rôle est en d’autres termes de le bonifier.
Qu’est ce qui vous a donné envie de faire cette profession ?
C’était pour reprendre l’entreprise créée par mon père en 1957. Lorsque l’on est fils de tonnelier, on finit toujours fils de tonnelier !
3 / Quelle est votre formation ?
J’ai fait des études classiques (un BTS « matériaux bois et métalliques) puis j’ai achevé ma formation dans l’entreprise familiale et pris des cours du soir en administration et finances. Sinon, il est toujours possible d’intégrer un lycée agricole et faire un un CAP. Il y a trois établissements qui ont ouvert une section tonnellerie en partenariat avec des société : Beaune, Cognac et Bordeaux. Enfin, on peut également faire une formation d’ingénieur en bois si l’on souhaite être cadre.
4 / Quel est votre parcours à la suite de vos études ?
Je n’avais pas trop le temps donc j’ai directement rejoint l’entreprise de mon père. Mes deux enfants ont également intégré le groupe : ma fille est mon bras droit à Bordeaux et mon fils travaille dans l’une de nos quatre filiales en Bourgogne.
5 / Quels sont vos conseils pour se faire une place dans le milieu ?
Il faut aimer le vin pour comprendre le sens de son travail. Et après, on apprend ! Autrement, il y a beaucoup de recrutement dans la partie commerciale. C’est une autre option. Pour cela, il faut être bon en langues et capable d’expliquer aux pros du vin l’alchimie entre le bois et le vin. Pour se faire, une formation en ingénierie agro-alimentaire, en œnologie ou technico-commercial en spiritueux est nécessaire…
Un grand merci à Jean-Luc Sylvain d’avoir répondu à nos questions.
Solene Duclos
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