Vous n’êtes pas sans savoir, notre belle et majestueuse planète se réchauffe. Ce réchauffement climatique commence à inquiéter tout le monde, y compris dans le monde du vin. Les qualités d’un vin sont directement liées à la météo comme nous vous le racontons souvent, à commencer par le choix du cépage. Ce dernier est choisi en fonction de l’ensoleillement et des chaleurs qu’il lui faut pour s’épanouir. Au delà des nombreux problèmes que cause le réchauffement climatique, le monde du vin s’en trouve aussi bousculé. Quels changement cela peut amener ? Quelles sont les solutions à court terme ?
Une maturité de plus en plus précoce
La chaleur de la saison et la température de l’année sont des facteurs clés pour la maturation des fruits, cela est le cas pour toute activité agricole. La météo déterminera la période de récolte ainsi que la concentration en sucre du jus de raisin, par exemple. Nous avons connu récemment des épisodes de sécheresses et donc des récoltes peu quantitatives et, au final des vins concentrés, chauds. Le millésime le plus symbolique est sans conteste celui de 2003. Avec le réchauffement climatique, nous pouvons nous attendre à des millésimes de ce même type, dans les années à venir. Parfait nous direz-vous ! Le millésime 2003 était en effet vin de longue garde, avec une puissance sans commune mesure. Très bien pour les amateurs de vins vieux, mais qu’en est-il de ceux qui préfèrent des vins plus légers, à boire rapidement ? Aussi, le problème principal réside dans une trop grande précocité pour la maturation des raisins. Au delà d’un certain seuil, et donc d’une récolte trop avancé, le cep ne produit pas de bons raisins. La qualité du vin s’en trouve donc altérée. Il est nécessaire de prendre en compte la nature physiologique du cep et ne pas trop le bousculer pour arriver à une récolte optimale. Or, ce n’est plus ce qui se passe : les vendanges se font 2 ou 3 semaines plus tôt qu’il y a 30 ans.
Toute ces mutations engendrent des grands bouleversements dans le vin lui même. Les taux d’alcool, de sucres ne vont cesser d’augmenter, au détriment de l’acidité. Nous tendons donc vers des vins moins gouleyants, moins faciles à boire. Le vigneron devra aussi s’adapter, en plantant des vignes moins précoces que le Merlot, par exemple dans le Bordelais.
Quels choix pour le vigneron ?
Comme nous venons de l’expliquer, un grand changement est en train de s’opérer et, à défaut de pouvoir y remédier dans un premier temps, il faudra s’adapter. Quels sont les solutions pour continuer à produire du vin ? Dans un premier temps, pour moins exposer ses vignes au réchauffement climatique, le vigneron devra planter dans des parcelles moins exposées à la chaleur : celles qui sont en vallon ou orientées au Nord. Au sein, d’un même cépage, il existe des variations génétiques qui sont plus résistantes au stress hydriques et aux fortes chaleurs. Il faudra les utiliser, avant que des solution concrètes soient trouvées pour enrayer ce phénomène.
Au sein de notre vignoble, nous sommes conscients des bouleversements qui se produisent actuellement et aux travers de notre agriculture biologique, nous mettons tout en place pour préserver l’environnement. La nature peut se réguler en partie par elle même : nous favorisons donc la biodiversité dans nos vignes. Notre Terre est vivante, il faut en prendre soin.