L’hiver arrive, temps de repos en apparence pour la vigne. C’est même ce moment qui est choisi pour prendre soin d’elle calmement, minutieusement : c’est la taille, travail le plus long dans la vigne. De décembre à mars, au Château Suau, nous parcourons les hectares de vigne, pour offrir à chaque cep sa coupe de cheveux annuelle. Chaque pied étant unique, nous lui donnons une forme propre pour qu’il pousse correctement, en vue des récoltes suivantes.
Bien que la vigne se soit endormie, la météo influe sur nos plantes chéries. Faisons un petit tour des différentes effets que peut avoir le gel durant cette période.
Différents types de gelées
Il existe différents types de gelées, à plusieurs moment de l’année. Celles-ci ont un effet particulier car la vigne n’en est pas au même stade de son évolution. On parle de gelées précoces en automne lorsque les températures baissent à -2.5°. Cela a un incident si les feuilles de la vigne ne sont pas encore tombées, ce qui affaiblira la vigne pour l’année et la récolte suivantes. En hiver, la vigne est moins sensible au gel, mais si les températures tombent jusqu’à -15°, cela peut lui être fatale en provoquant la mort de la souche. Au printemps, les gelées au deça de -2° ont moins d’incidence sur la plante mais peuvent nuire au rendement. Le vigneron doit en outre être attentif aux écarts qui peuvent exister entre les situations géographiques de ses vignes. Par exemple, une vigne en creux de colline, située dans un vallon sera plus exposée au gel. Celles en hauteur, bien ventilées seront plus épargnées.
Les dégâts du gel sur la vigne
Si le gel n’est pas trop fort, comme nous venons d’en parler, il ne provoquera pas la mort de la souche. Cependant, des risques sont tout de même à attendre d’une gelée. Les bourgeons pourront devenir marrons, et être moins productifs ou tout simplement morts. Les sarments pourront aussi se déssècher. C’est encore une perte de rendement qui affectera le travail d’une année de vigneron. Entre la grêle, les pluies synonymes de maladie et parfois la sècheresse, le vigneron doit sans cesse composer avec la météo ! Pour contrer cet effet néfaste de saison, le vigneron dispose de quelques parades.
Comment se protéger du gel ?
Dans certains pays connaissant de rudes hivers, tels que le Canada, ou des pays d’Asie ou d’Europe de l’Est, il est pratiqué de le buttage ou chaussage de la vigne. L’opération consiste à recouvrir toutes les vignes de terre, pour les protéger du froid. Une opération économique mais fastidieuse. En Gironde, il n’est pas rare de voir des éoliennes au milieu des vignes. Celles-ci sont mises en place pour lutter contre l’effet du gel, en l’éradiquant. En effet, en brassant l’air, elles permettent de relever les températures de 1° à 4°.
Il est enfin aussi possible de déboiser, les arbres et haies constituant une barrière à la chaleur. Cependant cette technique est contraire à notre objectif de biodiversité et nous conservons donc la plupart de nos bois attenant à nos vignes.