Il existe différents types de vins, dans le monde. Il y a ceux qui sont constitués uniquement de mono-cépage, c’est à dire fabriqués à partir d’une seule variété de vigne et ceux qui en englobent plusieurs : les vins d’assemblage. En France, nous retrouvons cette diversité entre le vin d’assemblage et ceux qui ne le sont pas : en Bourgogne les vins rouges sont issus du Pinot Noir, tandis que les vins blancs proviennent uniquement du Chardonnay. A Bordeaux et selon le cahier des charges des appellations, les vins doivent être assemblés. Regardons de plus près ce que cela signifie.
Qu’est-ce qu’un vin d’assemblage ?
Un vin d’assemblage signifie qu’un vin sera constitué de différents cépages provenant de plusieurs parcelles. Cela entraînera, à la période des vendanges, un traitement particulier pour chaque parcelle : il faudra respecter la maturation de chaque cépage, propre à chaque variété. La période des vendanges sera donc plus longue, plus étalée que pour une culture en mono-cépage. L’intérêt ici est de jouer sur la diversité des sols, propices à chaque type de cépage. Une fois la récolte effectuée, c’est maintenant aux maîtres de chai et aux œnologue de jouer. Tels des chefs cuisiniers, il vont devoir associer les différents jus, afin de constituer un unique vin. Il leur est nécessaire de connaître la complémentarité de chaque cépage entre eux afin de doser parfaitement l’assemblage. Et ne croyez pas que cette recette est figée puisque l’effet millésime influence beaucoup ce procédé : chaque année le soleil et la chaleur influencent la maturation de chaque cépage distinctement. Chaque année, le vigneron se doit de prendre ce paramètre en compte pour ajuster son dosage et tenir compte du vieillissement futur du vin.
L’intérêt principal de créer un vin d’assemblage est d’apporter une complexité supplémentaire par rapport à un vin mono-cépage. Chaque cépage apportera sa touche particulière au vin. Voyons cela en détail maintenant.
Les assemblages du Château Suau
Dans le vignoble bordelais, nous comptons plusieurs cépages rouges qui peuvent s’assembler pour constituer un vin. Il en est de même pour les vins blancs. Pour les premiers, il y a le Merlot, le Cabernet-Sauvignon, le Cabernet-Franc et le Malbec principalement. Pour les vins blancs, nous parlons plutôt de cépages Sauvignon blanc, de Sémillon, de Muscadelle et de Sauvignon Gris.
Au niveau des vins du Château Suau, l’encépagement est le suivant : 51% de Merlot, 30% de Cabernet Sauvignon, 4% de Cabernet Franc pour nos vins rouges. Pour les blancs, qui représentent une production moindre par rapport aux vins rouges, nous avons 7% de Sauvignon Blanc, 4% de Sémillon et 1% de Sémillon. Au niveau des arômes, le Merlot apporte la rondeur, l’opulence et la maturité, tandis que le Cabernet Sauvignon donnera une touche de profondeur, de densité et sa capacité de garde aux vins. Le Cabernet Franc amènera de la complexité, de la minéralité ainsi que de la fraîcheur aux vins rouges.
Tout le travail de dosage concerne l’œnologue. C’est pourquoi nous avons fait appel à l’un des meilleurs pour nous accompagner dans cette opération délicate. Il s’agit de Michel Rolland dont son talent n’est plus à reconnaître sur la place de Bordeaux. C’est lui qui, en fonction du millésime et des terroirs, choisira d’ajuster les quantités de jus de tels cépages. Un travail d’orfèvre !