Dans un autre article, nous vous parlions du succès des vins bios, dans la consommation française. Si la croissance est au rendez-vous, elle est méritée, car c’est un véritable labeur que de produire du vin issu de l’agriculture biologique. Un travail qui ne peut pas aller sans passion, sans quoi la viticulture conventionnelle est la solution la plus approprié, même si produire du vin est de toute façon très compliqué ! Panorama des difficultés de produire du vin bio, dans un Château comme celui du Château Suau.
Un cahier des charges rigoureux pour produire un vin bio
Au travers de plusieurs articles, nous vous avons présenté l’agriculture viticole biologique. Vous y trouverez les spécificités d’une production en bio. Mais ce qu’il vous faut savoir, c’est qu’au delà de valeurs, le but reste tout de même de produire les meilleurs vins possibles !
Pour être certains que le cahier des charges soit respecté, les autorités compétentes contrôlent chaque exploitation 1 à 2 fois par an. En outre, pour obtenir la mention AB, il est indispensable que la totalité du vignoble soit en production biologique ou en conversion : il s’agit de 3 ans durant lesquels les vins sont cultivés comme s’ils étaient bios, mais n’ont pas encore la mention. Il s’agit d’un long travail qui doit s’accompagner d’une réelle volonté. Ce passage en bio est d’autant plus compliqué pour un domaine comme le notre, puisque nos 66 hectares se doivent d’être convertis.
Du côté des bonnes nouvelles, depuis 2012, la vinification se doit aussi d’être biologique, ce qui fait gagner en légitimité les vins produits sous ce label. Aussi, certaines aides financières incitent les vignerons à se convertir, mais elles ne sont pas suffisantes pour affronter les épreuves qui les attendent.
Car faire face à des difficultés, il faut s’y préparer.
De la difficulté de produire des vins bio
Comme vous n’êtes pas sans le savoir, es produits de synthèses sont interdits dans la production biologique et ne nous attarderons pas plus longtemps sur ce point, car il existe des traitement alternatifs La difficulté d’une agriculture de ce type est que nous n’utilisons pas de produits systémiques (qui protègent la plante entièrement en la pénétrant), mais seulement des traitements de contact. Ces produits biologiques sont donc lessivables. Cela veut tout simplement, qu’au delà d’une certaine dose de pluie, la protection offerte par le traitement a totalement disparu. Il faut donc recommencer ! Comme le dit Monique Bonnet, gérante du Château Suau “le bio, c’est souvent du préventif”. Il s’agit d’être alerte et extrêmement réactif, peu importe que ce soit le weekend ou non. La météo est scrutée plusieurs fois par jour et il est important de devancer les averses.
Et tout ceci engendre d’importants coûts financiers qui ne sont pas forcément récompensés de suite. Nous pouvons en effet être tout de même touchés par la maladie et perdre ainsi une partie de notre récolte. C’est parfois le prix à payer pour suivre ses valeurs. Mais sachez que nous mettons néanmoins tout en oeuvre pour vous proposer le meilleur des vins possibles, chaque année !